L’écriture

L’écriture, si elle prétend être davantage qu’un jeu, ou un enjeu, n’est qu’un long, interminable travail d’ascèse, une façon de se déprendre de soi en prenant sur soi : en devenant soi-même parce qu’on aura reconnu, mis au monde l’autre qu’on est toujours. Jorge Semprun (L’écriture ou la vie)  

Ces débordements

En matière d’art, je ne hais pas l’outrance: la modération ne m’a jamais semblé le signe d’une nature artistique vigoureuse. J’aime ces excès de santé, ces débordements de volonté qui s’inscrivent dans les œuvres comme dans le bitume enflammé, dans le sol d’un volcan, et qui, dans la vie ordinaire, marquent souvent la phase, pleine…Continue reading Ces débordements

Etre différent

Pour attirer l’attention, il ne faut pas être ordinaire. Etre différent…, mais comment ?…… Abandonnez vos regards de passants. Si vous peignez un arbre, vous aurez « un arbre ». Pas de tautologie, apportez aux spectateurs d’autres informations que celles fournies par le sujet. Vous êtes auteur-compositeur, interprète de vos propres sentiments à travers la nature. En…Continue reading Etre différent

Fenêtre – Poème

Le désir s’ouvre grand. Dès que le jour le féconde, Le laisse franchir le seuil Avec sa faim, Sa mémoire bienveillante. Mais l’esprit se tarit Si promptement, Faute d’éclairs d’oiseaux, De bleuité en pupille. Rien, en moi, Ne parvient à poursuivre le chemin, S’il n’a d’abord apprivoisé Les hauteurs des alpages. Là je rejoins le…Continue reading Fenêtre – Poème

Ecrire des romans

Tous ceux qui, un jour, ont essayé d’écrire des romans savent à quel point c’est difficile ; il s’agit assurément de l’une des pires activités indépendantes. Il faut rester tout le temps replié sur soi, enfermé dans une cellule individuelle, dans une solitude complète. Cela relève d’une psychose contrôlée, d’une paranoïa et d’une obsession attelées…Continue reading Ecrire des romans

Sur l’air Yugezi

Un vol d’aigrettes passe devant le mont Xisai. Les fleurs de pêcher s’épanouissent, et dans l’eau, les dragonnets sont resplendissants. Avec son chapeau bleu de bambou tressé, et son manteau vert en écorce de palmier, Le pêcheur heureux dans le vent et la pluie, en oublie de rentrer. He Zhihong