Mon hypothèse est que les souffrances psychologiques et physiques sont un signal qui nous indique que nous sommes éloignés de notre être profond et nous invite à redevenir intime avec lui. Les afflictions de toutes sortes nous proposeraient ainsi d’élargir notre conception de la vie. En ce sens, la souffrance serait une source précieuse de renseignements sur les déséquilibres, les dérapages, voire les aberrations, dans lesquels nous nous enfonçons régulièrement lorsque nous entamons le processus de retrouvailles avec notre essence intime – une intimité complexe faisant qu’au coeur de nous-même nous retrouvons le coeur de l’univers.
La souffrance
Guy Corneau
Tout homme a ses douleurs. Mais aux yeux de ses frères
Chacun d’un front serein déguise ses misères.
Chacun ne plaint que soi. Chacun dans son ennui
Envie un autre humain qui se plaint comme lui.
Nul des autres mortels ne mesure les peines,
Qu’ils savent tous cacher comme il cache les siennes ;
Et chacun, l’œil en pleurs, en son cœur douloureux
Se dit : » Excepté moi, tout le monde est heureux. »
Ils sont tous malheureux. Leur prière importune
Crie et demande au ciel de changer leur fortune.
Ils changent ; et bientôt, versant de nouveaux pleurs,
Ils trouvent qu’ils n’ont fait que changer de malheurs.
André Chénier
Merci Marguerite d’évoquer André Chénier, théoricien de la poésie. Je conseille aux internautes de découvrir sa biographie.