Sur la place d’appel de Buchenwald, un jour de mois de mars 1992, je me suis récité à voix basse le poème d’Aragon (Chanson pour oublier Dachau)
Il y a dans ce monde nouveau tant de gens
Pour qui plus jamais ne sera naturelle la douceur
Il y a dans ce monde ancien tant et tant de gens
Pour qui toute douceur est désormais étrange
Il y a dans ce monde ancien et nouveau tant de gens
Que leur propre enfants ne pourront pas comprendre
Oh vous qui passez
Ne réveillez pas cette nuit les dormeurs
Jorge Semprun