Vivre

Je n’ai aucune mission sur terre, aucune raison d’y être, sinon vivre, et vivre le moins douloureusement possible. C’est ce que je fais. C’est d’ailleurs ce que font aussi ceux qui se persuadent d’être nés pour « quelque chose » qui transcende la peu excitante chimie organique, simplement leur aide-à-vivre c’est justement ça, ce cinéma…Continue reading Vivre

Ces romans

La première qualité des romans que j’emportais au collège était celle de ne pas être au programme. Personne ne m’interrogeait. Aucun regard ne lisait ces lignes par-dessus mon épaule ; leurs auteurs et moi demeurions entre nous. J’ignorais, en les lisant, que je me cultivais, que ces livres éveillaient en moi un appétit qui survivrait…Continue reading Ces romans

Sauvetage en mer

Après des heures de ratures sur les brouillons qui s’accumulent dans le désordre du bureau Avant de jeter tout cela dans un moment de désespoir au feu l’hiver panier l’été il vient un souvenir d’enfance que l’on essaie de préciser comment pliait-on donc cela d’abord c’est plutôt maladroit mais peu à peu ça s’améliore on…Continue reading Sauvetage en mer

L’homme social

L’homme est inconcevable isolément. Dès qu’il apparaît au monde, il est pris dans un dialogue des voix qui l’entourent, celles de ses prédécesseurs comme celles de ses contemporains. Il n’existe pas d’homme « naturel » antérieur à l’homme social (…) Ce qui ne signifie pas qu’il n’y a aucune singularité de l’être, mais que celle-ci ne lui…Continue reading L’homme social

Le lecteur mécanique

Enfin, le lecteur mécanique, avec sa demande de littérature prémâchée et son incapacité à distinguer les moyens de la fin, a fourvoyé la critique ou plutôt, a produit une créature à sa propre image-le critique mécanique. Le correspondant londonien d’un journal new-yorkais a récemment cité « un critique anglais reconnu »qui aurait affirmé que les gens n’ont…Continue reading Le lecteur mécanique

Lucidité intense

La vérité est toujours là, sauf qu’on la perd parfois de vue dans le brouillard de nos orages internes. Il faut des événements importants pour qu’on l’aperçoive de nouveau. Puis il y a des moments de lucidité intense où le chemin paraît si évident qu’on se demande comment on a pu s’égarer. Karen Viggers