Avec Le Clézio nous sommes en présence d’une littérature dont l’engagement n’est pas le résultat d’une mode, d’un courant, mais le reflet d’une pensée. De son point de vue, la langue française devrait être perçue dans ses ramifications à travers le monde afin de conforter les cultures et, au-delà, les identités ayant pour dénominateur commun la mobilité. Si nous savons exactement le lieu de notre naissance, cela ne suffit pas à nous définir. (…)
En vagabondant, en entrant dans les autres univers par le truchement de la confrontation, l’écrivain réinvente le monde. Qu’est-ce qui fonde et nourrit une littérature si ce n’est l’expérience née de la multiplication des rencontres ? Un écrivain libre est celui qui refuse une carte d’identité ou celui qui les accumule dans la mesure où elles nourrissent son univers.
Alain Mabanckou