C’est l’un des inconvénients et des miracles de l’enfance : on imagine les choses de travers. Et plus tard, quand on connaît la vérité – si tant est qu’il existe une vérité absolue –, il est difficile de dévider l’écheveau embrouillé de la chose imaginée, car la première image continue obstinément à surgir. On nage dans le mystère et l’ambiguïté. Et pourtant, pour l’imagination de l’écrivain, l’indétermination est parfois une région prometteuse où il fait bon s’attarder.
Rose Tremain