Artiste

L’absolu me signifiait soudain sa présence inaccessible et, déjà, à ma soif impérieuse, je ne savais quelle source offrir pour l’apaiser. Ce fut sans doute ce jour-là que je suis né en tant qu’artiste; par ce suprême échec que l’art est toujours, l’homme, éternel tricheur de lui-même, essaye de faire passer pour une réponse ce…Continue reading Artiste

Les écrivains

Il est des gens dont il est difficile de dire quelque chose qui les dépeigne entièrement d’un coup dans ce qu’ils ont de plus typique ce sont eux que l’on appelle communément les gens « ordinaires », la « majorité » et qui, en effet, composent l’énorme majorité de toute société. Les écrivains, pour leurs romans ou leurs récits,…Continue reading Les écrivains

L’écriture

L’écriture c’est l’inconnu. C’est l’inconnu de soi, de sa tête, de son corps. Ce n’est même pas une réflexion, écrire, c’est une faculté qu’on a à côté de sa personne, parallèlement à elle-même, d’une autre personne qui apparaît et qui avance, invisible, douée de pensée, de colère, et qui quelquefois de son propre fait, est…Continue reading L’écriture

Du poète ici-bas

Chasser tout souvenir et fixer sa pensée, Sur un bel axe d’or la tenir balancée, Incertaine, inquiète, immobile pourtant, Peut-être éterniser le rêve d’un instant ; Aimer le vrai, le beau, chercher leur harmonie ;Écouter dans son coeur l’écho de son génie ; Chanter, rire, pleurer, seul, sans but, au hasard ; D’un sourire, d’un…Continue reading Du poète ici-bas

Ces mains

D’emblée ce sont ces mains qu’il faudrait décrire. Celles-là travaillent, travaillent tout le temps, ce sont des outils d’une technicité folle, des instruments sensibles qui fabriquent, qui touchent, qui éprouvent – des capteurs. Les phalanges surtout impressionnent, étirées, puissantes comme des doigts de pianiste capables d’aller chercher trois octaves plus loin la bonne note, capables…Continue reading Ces mains

Nos silences

Nos silences se partageaient Mozart nous naviguions entre Brassens et Barbara Quand nos regards réconciliés lisaient à l’unisson la quête d’amour inachevée de René Char une fin de saison un printemps une odeur devenue senteur suffisaient à notre faim un vers d’Eluard apaisait notre soif.Jacques Salomé

Ne pas oublier

Ne pas oublier ceux qui furent immondes, les imbéciles et les salauds, mais se tourner plutôt vers ceux qui, comme l’ »Auvergnat » de la célèbre chanson de Brassens, m’ont « donné quatre bouts de bois Quand dans ma vie, il faisait froid » Philippe Labro