« Chaque animal distribue sa part de mort », aurait pu ajouter Aristote. Vingt-trois siècles plus tard, Nietzsche confirmait le postulat dans Humain trop humain : « Et la vie au moins ce n’est pas la morale qui l’a inventée. Non, c’était la vie elle-même et son impératif d’expansion qui avait inventé la vie. Les bêtes de notre vallon et celles du monde connu vivaient par-delà le bien et le mal. Elles n’étanchaient pas une soif d’orgueil ou de pouvoir. Leur violence n’était pas la rage, leurs chasses n’étaient pas des rafles. La mort n’était qu’un repas.
Sylvain Tesson