Le temps s’en va, comme si on avait l’éternité à soi, comme si ce qui faisait son prix eût été qu’on le gâchât. Pourtant, elles ont, ces journées, un ver dans le fruit : la certitude jamais oubliée de leur fin, l’obsession de leur brièveté, la connaissance anticipée de cette séparation qui a le goût de l’irréparable. C’est extraordinaire qu’elles se nichent au cœur de l’hiver, ce sont des journées de contraste comme on n’en trouve qu’au plus chaud de l’été. Quand il fait si froid à l’ombre, dans les montagnes, qu’on oublie qu’on vient d’y fuir un soleil torride.
Louis Aragon
bonjour Didier pensez que la véritable notion du temps est intemporelle…