Il y a belle lurette que j’ai compris qu’un coucher de soleil peint par Monet était mille fois plus précieux pour l’humanité , plus précis pour les générations futures, plus vrai, plus juste, plus réel, que les équations d’optique toujours déjà fausses, toujours déjà obsolètes et dépassées, toujours susceptibles de corrections, d’améliorations, de précisions, de rectifications – tandis qu’on ne rectifie pas un crépuscule de Turner, une aube de Corot, une aurore de Courbet. Ils ne prétendent pas à l’exactitude, comme cette pauvre vieille folle hystérique qu’est la science, mais à la vérité.
Yann Moix