Les circonstances de la lecture font partie de la lecture : aussi bien le livre concret que son apparence, son format, son poids, sa typographie, que le volume d’espace réel au sein duquel nous l’avons lu : un train, un lit, une herbe. Le livre, l’œuvre, est cela pour nous. Il est tout autant que la lettre exacte de son texte, vérifiable en le rouvrant ( et pas toujours compatible avec notre souvenir!), ce que nous en avons retenu (les « circonstances » en font partie). Tout autant que l’immobilité stable de ses mots, dans ses pages, l’allure de nos yeux sur ses lignes, l’intensité variable de notre regard. Mais les livres que nous avons lus « colorent » en retour, d’une manière au moins aussi forte, les lieux et les circonstances dans lesquels nous les avons ouverts.
Jacques Roubaud
Jour : 6 octobre 2016
Les femmes sont des tremplins
Parfois, il me semble que les femmes sont des tremplins vers le fabuleux. De la littérature guérisseuse qui fond dans un même souffle drame futile et comédie sérieuse. Ecrivaines pour la plupart non pratiquantes, elles produisent de la prose intérieure destinée à tromper leurs déceptions et à soigner leurs rêves.
Alexandre Jardin
Regarder ailleurs
Ces premiers mois de première furent des mois de bonheur. J’étais heureuse en classe, encouragée par Mlle Farnie qui soulignait le caractère poétique des mathématiques et soutenait que la poésie existait là où on la cherchait rarement. Cette dernière affirmation me galvanisa ; dans un désir d’être moi-même, de ne pas suivre les personnalités dominantes autour de moi, j’avais pris l’habitude de m’intéresser à ce que les autres dédaignaient, de me détourner délibérément du point de vue général, et je reconnus en Mlle Farnie quelqu’un qui savait regarder ailleurs ou avait du point de vue général une vision différente.
Janet Frame
Ce que j’écris ici ou ailleurs
Ce que j’écris ici ou ailleurs n’intéressera sans doute dans l’avenir que quelques curieux espacés au long des années. Tous les vingt-cinq ou trente ans on exhumera dans des publications confidentielles mon nom et quelques extraits, toujours les mêmes. Les poèmes pour enfants auront survécu un peu plus longtemps que le reste. J’appartiendrai au chapitre de la curiosité limitée. Mais cela durera plus longtemps que beaucoup de paperasses contemporaines.
Robert Desnos (8 février 1944)
Une certaine conception
Quand nous disons qu’une chose est infinie, nous voulons seulement dire que nous ne sommes pas capables d’en concevoir les termes et les bornes: ce n’est pas de la chose que nous avons une conception, mais de notre incapacité.
Thomas Hobbes
Coaching en écriture
COACHING EN ÉCRITURE
Un concept efficace mis en place
par Didier Celiset
Posséder les réflexes d’écriture
MOTIVATION, DÉCLIC, ASSURANCE
Pour plus d’informations : didierceliset@orange.fr
Tél : 06 81 94 24 56
didier-sur-scene
Sefaireaider.com
J’ai mal à mes mots
J’ai trop souvent mal à mes mots, je ne m’entends pas bien avec eux, on dirait qu’ils sont contre moi… Quand je suis devant quelqu’un que je ne connais pas, mes mots se dérobent, foutent le camp, ne veulent jamais dire exactement ce que je pense ou ce que je sens. Quand ils veulent bien sortir, ils arrivent en pagaille, dans le désordre, comme s’ils prenaient plaisir à s’embrouiller, se mélanger, et me mettent mal à l’aise.
Jacques Salomé