Quel doigt
Osera indiquer
La pomme à sept pépins
Qui vient germer
Dans la morsure du vent
Et
Montera plus haute
Que le phare
Sur l’horizon plat ?
Quand le fleuve suit son cours librement
Et qu’en profondeur déplace
Les cailloux
Que le mouvement du sable
Nivèle… dénivèle
L’eau coule toujours vers la mer promise
Des yeux multiples remontent à la surface
Des regards brillants clignotent
Sous ces paupières humides
Et le silence
Précède
L’éclatement des chants nouveaux
Aux résonances de la création
Celui qui veut cueillir
Les simples mots
De ces racines
Dans l’univers illimité
Découvre l’heure à sa portée
Dans un silence presque palpable
Le vent semble immobile
Les éclairs déchargent leurs flammes
aériennes
Un seul roulement de son qui tonne
Un chœur de basse qui gronde
Derrière un ciel nébuleux
Cette atmosphère chaque fois
Me renvoie dans l’espace
Du ventre maternel
C’est la pluie
Signe précédant la vie
N’est-ce pas elle qui rend toute chose humide
Avant que le soleil fasse éclater les bourgeons
Son murmure confidentiel sur les feuilles
Ses larmes qui ruissellent sur les vitres
Son doigté magique sur les toits
Son bruissement avec le vent
Réveillent et rappellent en moi
L’univers jusqu’ici oublié
Qui a senti l’odeur de la terre mouillée
Comprend combien sa chair fraîche
en est un extrait
Dis-moi amie du coin du feu
À l’écoute de ta simple symphonie
Plus profond devient l’écho de mon âme…
Laissez-moi naître à nouveau
Dans ce pays que j’ai connu hors du
temps
Antérieur au commencement
Ce pays où tout fut clair simple innocent
Laissez-moi me réchauffer du soleil
Inondant la vaste clairière
Demeure des êtres qui
Par le pouvoir d’un geste
D’un cri
Créent re-créent la vie
Dans ces lieux les étoiles chuchotent
Des cantiques
Les herbes
Les pétales deviennent
Reflets de notre Nous
Le tremblement des feuilles
Le mouvement des eaux
L’imperfection des pierres
Explorent notre for intérieur
Je ne rêve ni de fuite ni d’évasion
Simplement à la résurrection
Avec tous ses chevaux
Laissez-moi naître à nouveau.