Mauvaises herbes, mauvaises pensées : elles ravagent obscurément, elles apparaissent périlleuses, d’une insidieuse stérilité. Entendez par là : indésirables, inconvenantes, subversives, contraires à l’ordre établi, à la culture autorisée. De mauvaise graine, elles ne conduisent qu’à nous marginaliser. Pourtant, dans l’impasse où nous sommes, dans l’étiage même de l’existence et la stagnation du temps, ne conviendrait-il pas d’avoir recours à ces « mauvaises herbes » et à ces « mauvaises pensées » ? Ne faut il pas marcher vers ces marges que la culture n’a pas atteintes et corrompues, nous aventurer dans la broussaille, la friche, la flache, l’îlot sauvage, le jardin à l’abandon, et nous retourner vers les sources que nous avons bannies, emmurées, exclues, proscrites
Retour vers des sources
Jean-Pierre Otte
On avance toujours avec ses sources