Je me contente de décrire les hommes et les femmes tels qu’ils sont. C’est la société qui les fait ainsi, pas ma plume. Un journaliste, lui, y ajoute ses préjugés. Il jauge les êtres à l’aune de ce qu’il aimerait être lui-même. Il lui faut moraliser pour habiller sa prose de vertu. Trop de journalistes se lassent de leur métier. Plus ils avancent en âge, plus ils tournent à l’aigre. La contemplation quotidienne des petites crapuleries de chacun les pousse au scepticisme, à l’ennui. Ils ne croient pas à la rédemption de l’homme. Pour eux, la nature humaine est soit immuable soit condamnée à n’évoluer qu’en mal.
Patrick Poivre d’Arvor
Écrire pour trouver une sorte de rédemption, avant que ça s’échappe. Avant que j’oublie.
André Brink