… il nous faut étayer, compenser, faire jouer le contrepoids intérieur, faire la part de nos affects et de ce qui ne concerne que le pantin social; d’où une tension continuelle qui ne trouve apaisement que dans l’échange secret, à deux; dans la reconnaissance mutuelle de ces difficultés; dans leur légitimation humaine, oppositionnelle. L’amitié nous donne ce bonheur de pouvoir s’avouer, de découvrir qu’on est pas seul. La faiblesse et l’aveu. C’était tout bête. Bête et nouveau. D’elles seules dépendait tout sentiment de proximité humaine. Pourquoi ? Je n’en sais rien. Peut-être parce que sans l’aveu, il ne subsiste que l’apparence, la comparaison, la compétition, et avec elles la solitude.
François Taillandier