La littérature m’apparaît de plus en plus comme une maladie, un virus étrange qui vous sépare des autres et vous pousse à accomplir des choses insensées (comme de s’enfermer pendant des heures avec du papier au lieu de faire l’amour avec des êtres à la peau douce). Il y a là un mystère que je ne percerai peut-être jamais. Que cherchons-nous dans les livres ? Notre vie ne nous suffit donc pas ? On ne nous aime pas assez ? Nos parents, nos enfants, nos amis et ce Dieu dont on nous parle ne sont pas assez présents dans notre existence ? Que propose la littérature que le reste ne propose pas ? Je n’en sais rien.
Frédéric Beigbeder