Parc sous la pluie Des gouttes tombaient. Des pages blanches sur les genoux, Une fille écrivait. Chant du papier froissé, Chute de la pluie. Et le rire moqueur De la terre détrempée. Rolande Causse
Mois : mars 2018
Avec les mots
Avec les mots, il serait le maître de son destin, il pourrait aimer. Les livres sont l’examen de la vie. Un miroir où l’on se voit, par lequel on se connaît, où l’on apprend à nommer et à cesser de subir. Cécile Ladjali
Habitants du silence
Existe-t-il des vies humaines qui n’auraient pas connu de chiens, du moins parmi nos sociétés ? Toutes les personnes que j’interroge ont fréquenté au moins un chien, si elles n’en ont pas un actuellement. C’était le chien de leur enfance, qui vivait au foyer, ou alors chez une tante, une grand-mère, ou qu’on retrouvait l’été…Continue reading Habitants du silence
Au fond de l’âme
Un matin, mon chien Lulu a fermé ses yeux. Je me suis approchée, orteils nus, pour le secouer mais il arrivait pas à se lever; Il retombait; Il m’a regardée au fond de l’âme, il a soupiré comme après une longue promenade. Il a posé sa tête sur sa patte et il est mort. Dans…Continue reading Au fond de l’âme
Continuer
Continuer, juste ça, respirer encore et se tenir debout, accepter que la vie dure, même si l’on trébuche et croit sombrer, mais avancer, jouer la note suivante et tant pis si ça n’est pas parfait, pas très lisse, et même si les absents nous manquent Hervé Commère
Sensitives
Te souviens-tu des sensitives Qui se ferment lorsqu’on les effleure ? Nos yeux sont ces fleurs-là Quand sur nous lentement tombe la nuit Marie Huot
Exister
C’est ça, être vivant. C’est ça, exister. Exister, c’est manquer à quelqu’un. Exister, c’est être la douleur d’un autre. Karine Giébel
Le livre
Tout fait musique dans le livre, pour peu qu’on ait l’oreille : le dos d’un volume cousu émet, quand on l’ouvre, d’imperceptibles pétillances, celui d’un vieux livre de poche un sinistre craquement qui amorce l’effeuillage ; le grain du papier feule et la couverture vibre sous les doigts de l’impatient. Annie François
Quatrième mur
Quatrième mur : Une façade imaginaire, que les acteurs construisent en bord de scène pour renforcer l’illusion. Une muraille qui protège leur personnage. Pour certains, un remède contre le trac. Pour d’autres la frontière du réel. Une clôture invisible, qu’ils brisent parfois d’une réplique en s’adressant à la salle. Sorj Chalandon
Mystérieuse chance
Il n’est pas exagéré de dire que l’inintelligibilité du néant est notre plus grande chance, notre mystérieuse chance. Vladimir Jankélévitch