Le radar poésie

Comme avec le soleil l’arbre immobile engage
Dans le tourner du jour un discours de rameaux
Mes bras vers toi se font invention des mots
Quand je te touche enfin je comprends le langage
J’ai peur d’être un miroir où tout s’évanouit
Toute ma chair vers toi crie un enfantement
Paroles de mes mains métaphoriquement
Vers l’autre vous frayez une route inouïe
Comment faire tomber cette feinte couleur
Des vocables fixés aux lèvres des humains
Ce qui deux fois se dit insulte au lendemain
Et tout ce rouge mis se fane avec les fleurs
La vie en mouvement quels doigts l’ont-ils saisie
Quel lexique y a-t-il pour le vent et le sable
Il faut substituer ô cœur inconnaissable 
À l’ancien alphabet le radar poésie
Louis Aragon

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