Peut-on survivre à la passion ? Quelle question ! Il faut se demander si on peut s’achever soi-même sans elle.”
Andrée Maillet
Mois : juillet 2016
Poème de Gabrielle Althen
Et d’un bleu sans archives, antérieur au toucher,
Conserver la mémoire, la mémoire du regard,
La pure mémoire de croire…
Et, au-delà des mûres sèches de nos doigts,
Reconnaître l’épure mise à nu de ce ciel,
Une ligne d’étreinte haute et mauve sur l’abîme
Où un château de roche debout sur le couchant,
Enfance capitale, diapason de l’instant,
Et quand le vent limpide balaye les pins de la mémoire,
Comme un rebord au jour, retrouver la démesure,
La sauvegarde crénelée devant le vide suave,
Ou bien, moins jeune parmi nous, l’éternité s’endort,
O douceur….
Mais toujours
Mais toujours, nous y sommes
Gabrielle Althen
L’automate
Plus nous confierons nos vies à des automates, plus nous aurons tendance à leur ressembler. C’est le même déséquilibre qui se glisse, sans compromis, dans la logique des choses. .. Cherche dans quelle partie de toi s’est nichée l’automate ; tu verras, tu seras surpris.
Ferenc Rákóczy
Ruptures
C’est bien là le pire des ruptures : non seulement on se quitte mais on se quitte pour des raisons différentes.
Françoise Sagan
Le roman
La poésie, sa brièveté, sa fulgurance, c’est le domaine de la jeunesse. Le roman, c’est lourd, suffocant, ce n’est pas fait pour l’impétuosité de la jeunesse.
Patrick Modiano
Jean Francois Maurice – Monaco 28° à l’ombre
https://youtu.be/a_GaLdTbOG4
L’homme et la mer – Baudelaire
Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !
Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !
Charles Baudelaire
L’amour
Tout être vit dans l’incomplétude. Et c’est seulement l’amour qui lui permet de se réaliser pleinement.”
Eric Rohmer
Le langage
Le langage sert à produire un message, qui ne prend sens que dans la mesure où il y a un destinataire. Je vous parle en ce moment, vous êtes la raison d’être de mon discours. Seuls les fous parlent dans le désert. Encore le fou se parle-t-il à lui-même. Mais un texte, à qui parle-t-il ? À tout le monde !
Laurent Binet (La septième fonction du langage)