On ne se rappelle jamais quand quelqu’un ne vous aime plus, sa voix, avant, disant Je t’aime, on se rappelle sa voix disant Il fait froid ce soir ou Ton chandail est trop long. On ne se rappelle pas un visage bouleversé par le plaisir, on se rappelle un visage distrait, hésitant, sous la pluie. Comme si la mémoire était, tout autant que l’intelligence, délibérément insoumise aux mouvements du coeur.
Françoise Sagan (Le lit défait)
L’enchevêtrement enivrant des sentiments amoureux…