Après le choc des mauvaises nouvelles, on est tenté de revenir à la flaque des habitudes. Il existe forcément un petit coin du monde où l’on s’est vaguement installé, où l’on a pris des responsabilités dérisoires. Nom de pays ou de quartier. Nom de rue. Nom de ville ou de village. Métier, fonctions et fonctionnements. Odeurs familières, clapotis des paroles maintes fois répétées, tiédeur exacte des corps, gestes connus par cœur jusqu’à l’écœurement. Le bonheur et l’angoisse assis dans le même fauteuil. La vie dans les délaissés. La vie sur sa seule pente et épousant ses plis.
Pierre Péju