J’aime les histoires, j’aime qu’on me raconte une vie depuis ses débuts, toutes les circonvolutions et tous les soubresauts dans les profondeurs du temps qui font qu’une personne se retrouve soixante ans, quatre-vingts ans plus tard avec ce regard, ces mains, cette façon de vous dire que la vie a été bonne ou mauvaise. Une vieille femme, parmi toutes celles que mes recherches m’ont amenée à rencontrer, m’avait montré ses mains, deux longues mains fines et blanches qui reposaient sur le fleuri de la robe et qu’elle avait étalées sur la table. Regarde, avait-elle dit, pas de tache, pas de crevasse, elles sont comme à vingt ans. Ses mains étaient son plus fier trophée.
Jocelyne Saucier
Magnifique
comme c’est joli.