Que disait Baudelaire du dandysme ? Qu’il est un sacrement, une aspiration sublime et l’invitation à pratiquer la morale comme une activité artistique. Qu’il est une philosophie de la vaporisation et de la concentration du moi, une éthique du panache. Qu’il sollicite l’excellence et la qualité en un siècle dévolu à la médiocrité et à la quantité. Qu’il propose une théorie de l’homme sublime, de l’exception. On peut lire, dans Mon cœur mis à nu : Avant tout, être un grand homme et un saint pour soi-même. Et plus loin : Le Dandy doit aspirer à être sublime sans interruption ; il doit vivre et dormir devant un miroir. Son aspiration, la tension de son existence, consiste à vouloir tous les jours être le plus grand des hommes.
Michel Onfray (Le désir d’être un volcan)