Souvenirs d’enfance

Chacun de nous est le produit des odeurs, des saveurs, des sons, des couleurs avec lesquels il a grandi et, de l’air que l’on respire à l’eau que l’on boit en passant par les aliments et épices dont on se nourrit, tout détermine ce que l’on devient. Quand le monde qui nous entoure évolue à une telle allure que plus rien ne nous accroche à nos souvenirs d’enfance, c’est une part essentielle de nous-même qui nous échappe.

Wangari Maathai

La véritable force

Ce qui caractérise la véritable force, en définitive, est qu’elle ne (se) force pas. La pensée chinoise ne se lasse de revenir sur ce motif : il est dans la nature de l’eau de couler vers le bas ; si elle peut charrier jusqu’aux pierres sur son passage, c’est en se contentant de suivre la pente qui s’offre à elle. L’eau est l’image de ce qui ne cesse de chercher une issue, pour poursuivre son chemin, mais sans faire violence à son inclination, en suivant sa propension (…). Le stratège, comme l’eau, contourne les obstacles et s’insinue par là où la voie est libre devant lui ; comme l’eau, il ne cesse d’épouser la ligne de moindre résistance et de trouver, à tout moment, par où c’est le plus facile de progresser.

François Jullien (Traité de l’efficacité)

Une inspiration inépuisable

Le prodigieux réservoir du passé livre une inspiration inépuisable et engendre une combinatoire sans fin. Un esprit vivant a la vocation de changer instantanément l’éclairage de sa vie. Non pas changer les choses elles-mêmes (bien que parfois cela advienne) – mais changer sa façon de les voir, de les éclairer.

Christiane Singer

Le doute

Le doute est une chose terrible parce qu’on ne sait pas très bien comment il grandit ni à quel moment il fout en l’air toutes nos certitudes. Mais ce dont on peut être sûr, c’est que pour l’éliminer, il faut aller le chercher à sa racine. La fragilité qu’induit en nous le doute finit par peser comme une enclume.

Frédérique Deghelt