Des yeux qui ont longtemps regardé la mer !. .. oh ! les yeux clairs et lointains des matelots, les yeux d’eau salée des Bretons, les yeux d’eau douce des mariniers, les yeux d’eau de source des Celtes, les yeux de rêve et de transparence infinie des riverains des fleuves et des lacs, les yeux qu’on retrouve parfois dans les montagnes, dans le Tyrol et dans les Pyrénées ; des yeux où il y a des ciels, de grandes étendues, des aubes et des crépuscules longuement contemplés sur des immensités d’eaux, de roches ou de plaines ; des yeux où sont entrés et où sont restés tant et tant d’horizons ! Comment n’ai-je pas songé plus tôt à tous ces yeux déjà rencontrés ? Je m’explique maintenant mes lentes promenades attardées le long des quais et dans les ports.
Jean Lorrain
Beau