La valse des sourires

C’était à nouveau la valse des sourires. Etonnant comme parfois on prend des résolutions, on se dit que tout sera ainsi dorénavant, et il suffit d’un mouvement infime des lèvres pour casser l’assurance d’une certitude qui paraissait éternelle.
David Foenkinos

L’amour

L’amour : je ne peux pas t’en parler. On ne peut pas le décrire. On se sent vide et perdu. Comme si on essayait d’attraper le vent avec un filet à papillons. Pour la première fois, on sait exactement ce qu’on veut.
Jonathan Coe

La vérité

La vérité ne se tient pas ici ou là, mais dans une troisième position, inconcevable pour nos esprits. Il faut se contenter de ce doute, où tout paraît, comment dirais-je… suspendu devant nous.
Michèle Lesbre

Le baiser

Oui, la rencontre des bouches est la plus parfaite, la plus divine sensation qui soit donnée aux humains, la dernière, la suprême limite du bonheur. C’est dans le baiser, dans le seul baiser qu’on croit parfois sentir cette impossible union des âmes que nous poursuivons, cette confusion des cœurs défaillants.
Guy de Maupassant

Le malentendu propre à l’amour

Le malentendu est propre à l’amour, parce que l’amour est un sentiment trop véhément et qu’on ne peut s’exprimer à fond. Les mots lui font violence, les réticences sont nécessaires, il faut se comprendre à demi-mot. Et parfois même on pousse la pudeur jusqu’à ne rien dire du tout, alors évidemment, il n’y a pas de raison que le malentendu soit jamais dissipé.
Vladimir Jankélévitch

Nouvelles lettres d’un voyageur

Oui, allons, la vie ne se perd pas, elle se déplace. Elle s’élance et se transporte au delà de cet horizon que nous croyons être le cercle de notre existence. Nous avons les cercles de l’infini devant nous. C’est une gamme que nous croyons descendre après l’avoir montée, mais les gammes s’enchaînent et montent toujours. La voix humaine ne peut dépasser une certaine tonalité ; mais, par la pensée, elle entre facilement dans les tonalités impossibles, et, d’octave en octave, l’audition imaginaire, mais mathématique, escalade le ciel.
George Sand