Le silence est si lourd qu’on dirait que ça devient difficile de respirer. C’est un silence qui bourdonne et qui rentre jusque dans ma bouche avec la nuit et par ma bouche ça envahit tout mon corps. Je crois que j’ai peur du temps que ça va durer, toutes ces années qu’il reste à vivre encore comme ça, à avoir la nuit qui me rentre par la bouche s’il ne se passe rien. Alors, pour que la nuit ne prenne pas toute la place dans ma bouche, je dis des mots, les premiers qui me passent par la tête. – Au secours, je dis. Au secours.
Hélène Vignal