Parce qu’elle avait passé sa vie dans les livres, elle ne se forgeait plus d’illusions sur eux, elle savait que les livres mentent, crient, se contredisent ; ils ont la bouche sale, les livres, ils ont trop mangé, trop vomi, trop mâché, trop régurgité, trop baisé, trop étreint. Quand elle entrouvrait un volume, elle en trouvait désormais l’odeur nauséabonde.
Eric-Emmanuel Schmitt