Le bonheur se rectifie

Le bonheur est une illusion d’optique, deux miroirs qui se renvoient la même image à l’infini. N’essayez pas de remonter à l’image d’origine, il n’y en pas. Ne dites pas que le bonheur est éphémère. Le bonheur n’est pas éphémère. Le sentiment ressenti et pris pour le bonheur quand on est amoureux, quand on a réussi quelque chose, c’est le sursis avant de comprendre l’erreur : l’être aimé ne ressemble à rien, ce que vous avez réussi ne rime à rien. Cela ne vous rend pas malheureux, mais conscient. Le bonheur ne se finit pas, il se rectifie.

Lolita Pille

Un intercesseur

Comme j’ai besoin de quelqu’un entre le vide et moi, entre l’énigme et moi. Un intercesseur entre la vie, le temps, l’espace et moi. Quelqu’un qui m’abrite, m’aide à supporter ce que j’ignore, ce que je sais.

Viviane Forrester

La pertinence culturelle

Le lieu qui porte notre entité plonge ses racines dans un fragment du temps qui est personnel à chacun. A partir de là, nous n’évoluons plus. Cela se vérifie pour tout le monde. Je pense que le passé nous en offre des exemples flagrants. Prenez les Grands, essayez de comprendre l’engagement social de Steinbeck, ou Conrad et la mer, ou bien Kafka, l’empire du minimalisme austère de sa bureaucratie sans visage dans Le Procès ou Le Château, et vous constaterez que c’est toujours la même histoire qui revient. Quand vous écrivez, plus que dans n’importe quelle autre profession, vous survivez à votre propre pertinence culturelle et, par conséquent, à votre utilité dans le monde.

Michael Collins